LA FORCE DE L’ÉQUILIBRE
BG: Didier, comment vous définissezvous?
DP : Je suis un homme heureux, passionné et aimant la vie. J’ai fondé une belle famille avec mon épouse Corinne et mes trois enfants. J’ai le souvenir d’une enfance heureuse, avec des parents qui m’ont transmis de belles valeurs et le goût de nos terroirs, au fil de nos nombreux déménagements pour l’activité professionnelle de mon père.
BG: Quel est votre moteur?
DP : L’humain. Mes rencontres avec des personnalités engagées et mes amitiés durables m’ont donné la conviction que la performance résulte de la mobilisation de talents individuels au service du collectif. J’aime aller vers les autres et aussi garder du temps pour moi, pour prendre du recul et le dessin m’y aide beaucoup.
BG: Parlez-nous de cette passion, comment est-elle née ?
DP : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné. Ma grand-mère, mon père, mon frère et ma soeur dessinaient. Pendant mes études aux Arts et Métiers, je me suis rendu compte à quel point le dessin est un liant et un moyen d’expression. Je suis imprégné de l’univers de Gotlib, de Franquin ou de Serre.
BG: Et puis au hasard de rencontres, vous co-réalisez votre BD.
DP : Oui, grâce à un ami commun, Brice Soccol, dont j’illustre la lettre mensuelle Confinews.net. Je reçois en février 21 un appel de Gabrielle Halpern, philosophe, issue de plusieurs cabinets ministériels et conseillère d’entreprises et institutions publiques. Elle me propose de collaborer à une BD sur le thème de l’hybridation, sujet de sa thèse. J’ai dû créer tous les personnages au fil des extraits du scénario qu’elle m’adressait. J’y ai consacré mes loisirs durant sept mois, impliquant ma famille. C’est d’ailleurs ma fille de 19 ans, Aurore, pleine de talents, qui a illustré la couverture. La fable du Centaure est une BD pour adultes, initiatique pour aller vers l’Autre et comprendre le monde tel qu’il se transforme. Ce fut une superbe aventure.
BG: Vous êtes également Président d’honneur du festival de la BD de Chambéry.
DP : Oui, il s’agit du deuxième plus ancien festival de bande-dessinée français après Angoulème. Il fêtait ce 30 septembre sa 46ème édition. J'y figurais également en tant qu’auteur, en binôme avec Gabrielle, double consécration personnelle après notre présence à Angoulême.
BG: Revenons à votre parcours professionnel. Au sortir des Arts et Métiers, Gadz’Arts, vous intégrez un groupe français de matériaux de construction.
DP : Oui, un des fleurons de l’industrie française à l’époque. Une expérience très enrichissante qui a duré 19 ans, à travers des postes opérationnels et fonctionnels en France et à l’étranger. En 2010, alors à la tête de l’entité en Grèce, en pleine crise, je fais l’amer constat que je n’adhère plus vraiment à l’évolution des valeurs de l’entreprise. Le groupe passera quelques années après sous pavillon étranger.
BG: Et c’est là qu’un ange passe, Vicat.
DP : Oui, à la suite d’une rencontre décisive avec Guy Sidos, PDG du groupe Vicat, un homme de parole, de convictions et d’action. Je prends alors la direction générale de l’activité béton pour la France. Je gravis ensuite les échelons, entouré d’équipes passionnées et compétentes, attachées à une très forte culture d’entreprise. Après quelques faits d’arme comme le Groupama Stadium ou la Tour Incity à Lyon, je deviens directeur général délégué du groupe et directeur opérationnel des activités en France.
BG: Pouvez-vous nous présenter Vicat?
DP : Vicat est une magnifique entreprise familiale française, créée il y a 165 ans par Joseph Vicat, fils de Louis Vicat inventeur du ciment artificiel en 1817. C’est la 7éme génération de la famille qui mène la destinée d’un groupe de près de 10 000 personnes implanté dans 12 pays. Vicat réalise 30% de son chiffre d’affaires en France, avec 3000 salariés et 250 implantations industrielles. Vicat développe une offre de matériaux de construction minéraux et bio-sourcés et des services répondant aux besoins des métiers de la construction.
BG: Vicat est très engagé dans la transition énergétique.
DP : Vicat est très innovant et très impliqué dans la transition environnementale et énergétique. En 2025 les énergies fossiles seront supprimées de notre process cimentier. Nous sommes également engagés, aux côtés de partenaires, dans la production d’hydrogène vert et de méthanol pour une mobilité durable.
BG: Didier, êtes-vous un épicurien?
DP : Oui, j’aime les plaisirs simples. Comme la vie est courte, j’aime passer de bons moments avec des gens que j’apprécie, notamment à table, avec la modération requise et de circonstance. J’apprécie chaque chose à sa bonne place. J’aime découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux produits.
BG: Que vous évoque le bon goût?
DP : L’équilibre, tout est affaire d’équilibre.
BG: Avez-vous une cuisine que vous préférez ?
DP : J’ai épousé une Marseillaise et vécu quelques années en Grèce, je suis donc particulièrement attiré par la cuisine méditerranéenne. Ses couleurs, ses parfums, ses saveurs, tout cela m’enchante.
BG : Avez-vous un souvenir mémorable à table?
DP : Oui, une bouillabaisse fabuleuse, au Petit Nice chez Passédat à Marseille, où mon épouse m’avait invité.
BG: Et pour vous ressourcer ?
DP : Je vais en Haute Loire, j’aime sa nature, ses gens, ses paysages, ses couleurs, ses produits, ses pierres. Je ne m’en lasserai jamais