VOIR LA VIE DU BON CÔTÉ
Emilie Legoff fonde sa start up Troops, en pleine pandémie et passe au 100% télétravail ses 80 collaborateurs. Présidente de la French Tech One Lyon Saint-Etienne, elle est aussi vice présidente du Bacchus Business Club. Maman de 4 enfants, elle est issue d’une famille nombreuse de 5 frères et soeurs. Enthousiaste, rayonnante, avec une incroyable énergie, elle pilote sa vie comme ses bolides sur circuit. La table lui est indispensable dans la vie, pour créer des rencontres et favoriser les échanges avec convivialité, ou pour retrouver tous les siens et vivre de bons moments. Ses deux leitmotiv : la liberté et s’amuser.
BG : Quel est votre parcours ?
EL: Je viens d’une famille d’entrepreneurs et tout naturellement j’ai toujours voulu créer ma boîte. Aussi par goût de la liberté et pour gèrer mon temps. Après une école supérieure de commerce, je rentre dans la vie active avec deux expériences de trois ans, pour poursuivre ma formation en quelque sorte. D’abord dans une entreprise en création dont je suis la première salariée, une belle aventure humaine où je découvre toute la problématique de l’entreprenariat. Ensuite, comme commerciale dans un grand groupe très hiérarchisé où j’ai des bons résultats, mais je ne me fais pas au modèle. Avec un associé à 50/50 on crée notre
entreprise d’intérim en 2010 à Lyon, D2L. On embauche en CDI des collaborateurs que l’on place en intérim. On crée un modèle gagnant-gagnant sans surenchère pour trouver des intérimaires quand on gagne des clients. On revend en 2021 avec un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros. En parallèle on crée Troops en 2019 sur un modèle de start up.
BG : Quel est le métier de Troops ?
EL: Nous avons développé un logiciel pour digitaliser les process des groupes d’intérim et des entreprises aux contrats courts (propreté, sécurité, événementiel) et leur faire gagner beaucoup de temps. Ils peuvent mettre à profit ce temps libéré pour faire plus de relationnel avec les intérimaires et les clients. C’est un métier dans lequel l’humain et la relation sont essentiels, à la fois pour rassurer, pour convaincre et pour fidéliser.
BG : Votre modèle salarial est très novateur !
EL: Nous sommes 80 collaborateurs tous en télétravail. Nos salariés sont en Allemagne, en Slovaquie, au Portugal, à Marseille, à Paris, à Lyon. Je suis la seule au bureau et en lien avec un hiérarchique de la relation clients et un autre des techniciens. Je dirige directement l’équipe de business développement composée de 6 personnes. Du recrutement à l’animation d’équipe, cela repose sur la confiance et la délégation. On prend beaucoup de références à l’embauche, la Tech est un milieu où l’on se connaît tous. On est très souvent en relation en visio, mais le nerf de la guerre c’est de se voir deux fois par an tous ensemble en séminaire pendant 3 jours. Dépaysement, grandes tablées, la fête…On se découvre, on brise les barrières, on crée des liens et des moments communs.
BG : Vous présidez la French Tech Lyon Saint-Etienne, qu’est ce que cela vous apporte ?
NG: De renvoyer l’ascenseur, de partager des expériences et d’accompagner les entrepreneurs qui se lancent. Quand j’ai commencé, je ne connaissais rien de ce nouveau monde des start up. Je passais d’un modèle classique où l’on investit l’argent que l’on gagne, à un modèle où l’on investit de l’argent que l’on a levé, pour développer un produit avant d’espérer réussir. C’est important d’être épaulé pour comprendre ce milieu, apprendre à lever des fonds, savoir comment utiliser l’argent. La French Tech de Lyon Saint-Etienne, comme les 15 autres French Tech en France, est une association indépendante, mais nous sommes chapeautés par Bercy. Nous sommes en lien avec le Medef et la CPME pour développer nos réseaux et apprendre de nos pairs.
BG : Vous êtes vice-présidente du Bacchus Business Club, par passion pour le vin ?
EL: Le vin c’est la fête et des bons moments entre amis. Non, j’ai adhéré à ce Club pour mieux connaître le vin, une sorte d’apprentissage dans une ambiance très conviviale et puis par amitié pour Bruno Alart le président.
BG : Avez-vous progressé ?
EL: Je fais surtout de belles rencontres et puis peu importe l’étiquette, il faut boire le vin qui vous plaît.
BG : Que représente la table dans votre vie professionnelle ?
EL: Partage, convivialité, plaisir, rencontres, liens, la table est essentielle. Je ne mange jamais seule une salade devant mon ordinateur. Tous les déjeuners sont remplis sur mon agenda. Je rencontre des collaborateurs, des clients, des partenaires, c’est toujours un moyen de briser la glace, on ne parle pas trop business.
BG : Vos bonnes tables ?
EL: A Lyon, principalement autour de la Place Bellecour, où sont mes bureaux. Le Café Bellecour, mon QG, le Café Comptoir ABEL, la Trattoria des Célestins, la Maison à Gerland ou le Grand Réfectoire à l’Hotel Dieu. Si je traverse le Rhône, je vais aux Halles chez Léon ou chez Gueuleton dans le 6ème.
BG : Et côté vie privée ?
EL: Ce sont les grandes tablées en famille ou entre amis, beaucoup plus que les restaurants. Je suis très famille et j’ai la chance d’avoir une maman qui cuisine des bons plats pour sa famille nombreuse. C’est une fête de se retrouver tous ensemble le week-end ou pour les anniversaires. Entre amis on se reçoit de plus en plus pour des apéritifs dînatoires. Mes restaurants préférés sont surtout en Corse, où je vais depuis toujours et où je m’échappe dès que je peux. J’aime la Corse du sud, au nord de Bonifacio. J’adore le restaurant de Murtoli ou le Centre nautique à Bonifacio.
BG : Votre type de cuisine ?
EL: Enfant j’étais folle de couscous, aujourd’hui je suis plus produits que plats. Un dîner à la maison c’est souvent des huîtres, du fromage, du bon pain et un bon beurre. J’aime aussi une bonne côte de boeuf et un os à moelle.
BG : Vous conduisez comme vous vivez ?
EL: J’aime les belles voitures sportives. Longtemps adepte de Carrera, je suis passée chez Ferrari avec la 488. Je pilote aussi sur circuit des voitures de course. Mais ce que je préfère ce sont les balades entres copains, l’occasion de se retrouver et de passer du bon temps.
BG : Pour vous échapper ?
EL: La Corse, la montagne ou les voyages. J’en fait une dizaine par an, toujours en bande, avec mes enfants ou plein de copains.
BG : Quelle est votre recette du succès ?
EL: Se faire plaisir en travaillant.