Karine Schrenzel

Rencontres de Bongoût 01 juillet 2024
Karine Schrenzel

LE GOÛT DU RISQUE

Passionnée et passionnante, Karine est une des personnalités les plus influentes du monde du commerce en ligne. Alors que tout la prédestinait à une brillante carrière dans la finance, elle a le déclic pour l’entreprenariat et se lance dans l’e-commerce en 2007. Un changement de vie radical. Rapidement rejointe par son mari, également financier, ils s’associent pour créer SHOPINVEST en 2011. Un succès sur toute la ligne pour cette maman et cette épouse épanouie, véritable wonder woman. SHOPINVEST franchit un cap spectaculaire avec le rachat de 3 SUISSES en 2018, puis du site Rue du Commerce en 2020

BONGOUT : Karine, quelles sont les étapes clefs de votre parcours professionnel ?
KARINE SCHRENZEL : La première étape est assez classique, après mon diplôme de l’ESCP, je débute dans le conseil en stratégie et la finance dans un grand cabinet, où j’ai beaucoup appris. La deuxième étape démarre en 2007, je fais le grand plongeon, un saut dans le vide. Je quitte un jowj’étais coutumière des achats sur internet. J’apprends à tout faire, du référencement naturel, du Google Ads, des newsletters… La troisième étape, c’est quand je prends conscience que le marché sur lequel je me suis lancée, la cosmétique pour homme, est un tout petit marché. Je suis confrontée à la dure réalité, contrairement à ce que prévoyaient tous les
analystes annonçant des taux de croissance exponentiels. Je réalise alors que la réalité de l’entrepreneur est de faire face et de se réinventer au quotidiencomme un chef de cuisine d’ailleurs. C’est à ce moment-là, en 2011, que nous décidons avec mon mari de nous associer et de créer SHOPINVEST, pour faire des acquisitions et constituer un groupe spécialisé dans le commerce en ligne. C’est ce que nous faisions auparavant pour le compte d’autres. Nous avons levé des fonds et réalisé des premières acquisitions. Rapidement nous avons monté une plateforme technique, logistique et marketing afin de mutualiser toutes les fonctions supports. C’est toujours ce qui nous anime aujourd’hui après le rachat de plusieurs sites spécialisés jusqu’aux 3 SUISSES en 2018 et Rue du Commerce en 2020. Une réinvention perpétuelle, accompagnée de découverte permanente de nouvelles activités.

BG : 3 SUISSES c’est une marque patrimoniale, ancrée dans les modes de consommation de toute une génération, avec son gros catalogue présent dans tous les foyers.
KS: Pour reconstruire cette marque et l’adapter à son époque, nos équipes ont travaillé en consultant très étroitement un panel de plus de 10 000 clientes pour connaître leurs attentes et leurs envies. On a réinventé le modèle, on propose toujours un catalogue papier, madeleine de Proust pour de nombreux français, mais beaucoup moins volumineux. On a beaucoup modernisé et on est très présent au quotidien sur les réseaux sociaux. Et puis on a concentré l’offre sur la mode féminine et la maison, avec de beaux succès dans la réédition de best sellers des années 70/80. On a également opéré un recentrage sur les fournisseurs, en privilégiant
le made in France et une production plus responsable. Un virage gagnant quand le Covid a bloqué tous les approvisionnements de Chine. Nous avons fait renaître cette marque iconique. Les clientes sont fidèles et commandent régulièrement, ce qui est notable sur le marché volatile de l’e-commerce.

BG: Qu’est ce qui vous a poussé à entreprendre?
KS: Je crois que c’est l’envie de fédérer autour d’un objectif partagé, d’entraîner une équipe vers un but commun. Et puis l’adrénaline, devoir se réinventer sans cesse, faire face aux défis, prendre des risques.

BG: Vous pensez que le goût du risque est dans l’ADN de tout entrepreneur?
KS: Oui, le risque est inhérent à l’entreprenariat. Le stress et le risque sont certainement des catalyseurs de création. Je pense qu’on a besoin d’être parfois au pied du mur pour se réinventer et repartir à fond. On est confronté tous les jours à des prises de décision. On connaît des échecs, puis des succès et il faut réagir. Il y a des échecs dus à de mauvaises décisions, d’autres liés à des événements extérieurs qui vous tombent dessus et vous laissent impuissants. On apprend à tourner le volant dans le bon sens.

BG: Quel est votre plus grand succès ?
KS: Certainement de réussir à concilier ma vie d’entrepreneuse très intense et ma vie personnelle épanouissante, sans rien céder ni d’un côté ni de l’autre. Je travaille très étroitement avec mon mari et je ne rate pas les activités de mes trois enfants dont la dernière a 6 ans.

BG: Et un échec notoire?
KS: Peut être de m’être lancée au départ sur un marché trop étroit. Jamais je ne pensais faire autre chose, ça n’était pas mon business model. Je ne pensais pas racheter des entreprises. Mais je ne regrette rien, ça m’a obligé à me réinventer, à réfléchir autrement.

BG: Quelles sont les valeurs qui vous guident dans votre vie d’entrepreneuse et votre style de management?
KS: L’intégrité. Je crois à la parole donnée et à la poignée de mains. J’ai grandi avec ce modèle dans une famille d’entrepreneurs, où il n’y avait pas besoin d’écrire des contrats de 300 pages. La deuxième valeur, c’est la confiance dans les équipes et dans l’avenir. Je suis très optimiste de nature.

BG: Vous dégagez une formidable énergie et de l’enthousiasme
KS: Merci. Je crois avoir de l’énergie et être assez résistante face aux changements. J’aime que les choses avancent. Il faut innover sans cesse. Dans notre métier l’arrivée de l’intelligence artificielle nous offre de nouvelles opportunités, nous permet de développer de nouveaux process, on a créé de nouveaux modules autour de l’IA, on a anticipé. L’innovation est un driver pour nous.

BG: Présentez-nous SHOPINVEST aujourd’hui.
KS: SHOPINVEST est un groupe d’e-commerce et avant tout nous sommes des commerçants. Notre particularité c’est non seulement de savoir opérer de l’e-commerce, mais aussi d’opérer du e-commerce rentable et surtout de savoir intégrer les sociétés rachetées. On a toujours réussi à migrer les sites que l’on a racheté vers notre solution technique tout en préservant le référencement naturel. Aujourd’hui on a des sites spécialisés devenus référents sur leurs activités,avec des clients fidèles et des fournisseurs et partenariats solides.

karine shrenzel

Je réalise alors que la réalité de l’entrepreneur est de faire face et de se réinventer au quotidien, comme un chef de cuisine d’ailleurs.

NOUS AVONS 9 SITES AU TOTAL :

Mencorner, les soins et la maroquinerie pour homme
Bijourama, la bijouterie et l’horlogerie
Declickdeco, la déco et le design accessible
Lookéor, les bijoux fantaisie et les charms
Comptoir de l’Homme, l’expert
des cosmétiques pour homme
LemonCurve, le grand magasin de la lingerie
Fitancy, la lingerie grande taille
3 SUISSES, la mode féminine et la maison
Rue du Commerce, l’informatique, la High Tech et le Gaming.

BG: Quel est le fil conducteur de vos acquisitions ?
KS: Le fil conducteur c’est que l’on cherche les spécialistes dans leurs domaines. D’autres critères rentrent également en jeu, la fidélité, le panier moyen, le référencement, le sourcing, le savoir-faire et la complémentarité avec nos sites. Et puis après il y a les opportunités, les rencontres.

BG: Est-ce que la table à une importance dans votre vie ?
KS: C’est évident et on n’en a pas toujours conscience, mais plus qu’un lieu pour se nourrir c’est le théâtre de partage intime. Dans la sphère familiale d’abord, au quotidien c’est là où l’on découvre les petits secrets
qui se passent à l’école, où l’on a des discussions de couple, et puis il y a les instants de joie et de partage entre amis. Oui, c’est probablement le lieu où vont se créer les meilleurs liens. Professionnellement aussi, c’est
souvent à table que l’on va avoir les meilleures idées et où l’on développe les meilleurs partenariats en découvrant l’autre.

BG: La cuisine a t-elle une place dans votre emploi du temps?
KS: Franchement je suis plus une mangeuse qu’une cuisinière.

BG: Avez-vous des plats fétiches?
KS: Oui plein, mais j’ai surtout un ingrédient que j’adore sous toutes ses formes c’est le chocolat, je suis une éternelle gourmande et fan de desserts.
J’aime aussi particulièrement le poisson, cuisiné, ou juste cuit au four avec de l’huile d’olive et du sel.

BG: Avez-vous un souvenir culinaire qui a marqué votre enfance ?
KS: Oui, c’est le Strudle, un gâteau aux pommes roulé que faisait ma grand-mère, originaire d’Europe de l’Est. Son succès venait de la qualité et de la finesse de sa pâte et je me souviens de ma grand-mère l’étalant
sur toute la table. Elle réalisait un immense Strudle que l’on partageait en famille et c’était toujours un bon moment chaleureux. J’ai gardé la recette et j’en fais à mes enfants qui n’ont pas eu la chance de connaître
ma grand-mère.

BG: Un restaurant où vous avez vos habitudes ?
KS: J’aime le Bistrot Marius, avenue Georges V dans le 8ème, pour la qualité, le choix et la fraîcheur de ses poissons.

BG: Le souvenir d’un grand moment au restaurant ?
KS: L’Ambroisie, place des Vosges à Paris. C’est le premier grand restaurant étoilé où l’on a été avec mon mari en amoureux et mes papilles en sont encore pleines d’émotion.

BG: Un endroit où vous vous échappez?
KS: Un petit village vers Fontainebleau où l’on va dès que possible, pour se ressourcer en famille et on fait des grandes balades en forêt.

BG: Avez-vous un porte bonheur?
KS: Non pas vraiment, je ne suis pas superstitieuse. Néanmoins, j’ai toujours avec moi ce petit porte-clefs avec la photo de mes 3 enfants.

BG: Avez-vous une recette du succès?
KS: Il faut être humble face au succès. Je crois quand même fortement à la valeur travail. C’est ce que j’apprends à mes enfants.

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