L’ÂME BASQUE EST DANS LE MAKHILA
Plus qu’un bâton de marche traditionnel basque, le makhila est un compagnon pour son propriétaire. D’origine mystérieuse, il est fabriqué à la main par un Maître d’art. Elégant et raffiné, il conjugue travail de l’homme et noblesse des matériaux. Il comprend un pommeau de corne, de métal ou d’argent, une poignée de cuir tressé ou d’argent avec une dragonne, la canne de néflier et un sabot muni d’une pointe. Le pommeau du makhila peut aussi cacher une redoutable dague pour se défendre.
Indissociable de son (sa) propriétaire, chaque makhila est unique et façonné sur mesure selon la taille et le poids du commanditaire. Le pommeau est gravé aux initiales du futur propriétaire, sur la virole, on retrouve son nom avec une devise courte traduite en basque.
La famille Ainciart Bergara à Larressore fabrique ainsi des makhila depuis 7 générations. A la suite de leurs parents et aïeuls, Charles puis Nicole et maintenant Liza Bergara et leurs équipes ont pris le relais dans le petit atelier de la place de Larressore sur les mêmes établis marqués par le temps. Labellisée Entreprise du patrimoine Vivant, elle cumule plus de 200 ans de savoir-faire, de gestes répétés inlassablement. Pour fabriquer un makhila il faut maîtriser le travail du bois, du métal et du cuir et surtout, il faut maîtriser le temps. Se donner le temps de ne garder que le très beau, souligne Charles Bergara. Le temps nécessaire au néflier pour donner la bonne taille de tiges, les scarifier suivant différents motifs. Passer ensuite le bois au four pour révéler ses cicatrices qui seront la signature artistique du makhila et le laisser sécher 10 ans pour qu’il acquiert sa teinte définitive.
Vient ensuite le tressage de la poignée, en cuir de chevreau, souple et résistant. Un savoir-faire très technique et long à maîtriser. Puis, le travail du métal intervient, les pièces métalliques sont adaptées au bâton, mises en forme au marteau et soudées. Enfin l’ornementation et le poinçonnage à la main est un travail artistique de précision. Toutes les pièces (une vingtaine) sont ensuite assemblées sans colle ni liant. Le bois et le métal sont ajustés par forçage, sans que l’on puisse voir les points de jonction.
Devant tant de savoir-faire, les Makhila Ainciart-Bergara suscitent le respect. Offrir ce symbole du Pays basque confère une marque de reconnaissance et d’honneur à son destinataire. A propos des makhila, on ne peut plus parler d’objets mais d’oeuvres d’art.
Makhila Ainciart Bergara : 75 plazako Bidea 64480 Larressore