Michel et Olivier Roset

Avec Style 25 juin 2024
Michel et Olivier Roset

Le goût du beau

ROSET, éditeur, fabricant et distributeur, est un des leaders mondiaux de la fabrication de mobilier haut de gamme contemporain. Implanté dans le Bugey (01) depuis 1860, il est présent sur les cinq continents. L’innovation, la création et le design sont dans l’ADN de la marque. Depuis 2023, Olivier Roset, cinquième génération, a pris avec son cousin Antoine, la Direction Générale de l’entreprise. Il se met à table pour BONGOUT, à l’heure où l’on établit de plus en plus de liens entre la qualité du logement et la qualité de vie. Comme entre le bien manger et la santé, bien vivre c’est déjà mieux vivre

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BG : Comment la société Roset vit-elle la mutation du modèle sociétal que nous connaissons?
OLIVIER ROSET : La pandémie a accéléré un mouvement de fond que l’on pressentait: le consommer vrai, la recherche de sens, l’authenticité, la qualité, au service du mieux vivre. La qualité est dans l’ADN de Roset qui
pérennise un savoir-faire artisanal. Elle se traduit aussi bien dans son modèle social, que dans la recherche permanente au bureau d’études, à la fabrication et dans la distribution. Chez Ligne Roset, Cinna & Ligne Roset Contract, nos trois marques, plus nous faisons découvrir nos usines, notre savoir-faire et notre faible empreinte en tant que fabricant dans notre écosystème local, plus on convainc une population de plus en plus jeune et sensible à ces enjeux. Même si le prix et le design peuvent être des freins, ils sont gages de qualité et on est dans le sens de l’histoire. Et c’est plaisant de voir que ce que l’on prône depuis longtemps, comme consommer moins mais mieux, prend tout son sens aujourd’hui. Les consommateurs adhèrent au confort, au bien être chez soi, au plaisir de posséder un beau meuble quitte à renier sur d’autres budgets.

BG: Le design a-t-il toujours sa place dans cette quête d’authenticité et de tradition?
OR : Ce n’est pas antinomique. On peut être ancré dans son écosystème local, tout en étant innovant, contemporain et design. Contrairement à la tendance de fond qui veut associer confort, tradition… pêche, chasse et
nature. C’est la fabrication qui se doit d’être authentique, c’est le savoir-faire de nos salariés qui est réel. Toute notre histoire, nos produits, nos prix, viennent de notre modèle social et économique. En revanche le design et la création sont omniprésents sinon on n’en serait pas là.

BG: Quelle est la définition de design?
OR : C’est le dessin au service de la fonction, avec de l’innovation dans le choix des matériaux et la connaissance de la sociologie.

BG: Sans mauvais jeu de mots, le design est votre marque de fabrique.
OR : L’ADN de LIGNE ROSET / CINNA depuis les années 70, c’est le design et la création. Mon grand-père, puis mon père et mon oncle, ont pris des risques, ils ne dépendaient pas de capitaux extérieurs. Le design c’est créatif, il y a des succès mais aussi des échecs, cela peut mettre du temps à convaincre. Les marques Ligne Roset & Cinna travaillent avec les plusngrands designers, elles sont reconnues internationalement pour leurs valeurs créatives. Quand on parle de design dans le monde de la culture on cite Ligne Roset et Cinna. Ce n’est pas comme chez certains concurrents, un effet de mode. Ligne Roset / Cinna c’est la création et la fabrication au profit de produits contemporains, de luxe mais accessibles.


BG: L’appréhension du confort, du sociétal , du ressenti des gens, est dans la culture du design.
OR : On a un monde hétéroclite de l’approche du confort et de la création avec des designers de 25 à 70 ans, qui sont d’abord des personnes avec leur sensibilité. C’est en mixant tout ça, que mon père a tracé la voix, à la direction de la création. En travaillant avec les designers et le bureau d’études, en développant des produits qui parfois mettent plus de 18 mois à éclore, en prenant des risques pour imposer un choix, il a donné cette vision à l’entreprise.

BG: Dans le mot accessible, il y a le prix mais aussi le culturel.
OR : L’ambivalence a du charme dans de nombreux domaines. Nous sommes dans le haut de gamme, le prix est donc relatif quand on parle de qualité, de durabilité, de beaux matériaux. Mais notre savoir-faire et notre outil industriel, nous permettent d’être compétitifs. On a toujours défendu la création dans la sphère culturelle via une étroite collaboration avec les designers depuis des décennies. Le design est parfois brut, ce sont souvent les architectes d’intérieur qui le rendent compréhensible, accessible.

BG: Quelle est l’inspiration qui vous fait rééditer certains créateurs comme Pierre Guariche pour Cinna?
OR : Pierre Guariche était un visionnaire, innovant et contemporain dans les années 50. Il faisait des produits culturels de qualité qui sont toujours dans l’air du temps. C’est dans l’ADN de Cinna, qui a choisi de le rééditer. Nous avons le soutien total de sa famille et de ses ayant droits, car en tant qu’industriel français, nous étions les plus légitimes.

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BG: Y a t-il une tendance culturelle dans le retour au vintage?
OR : Oui, c’est la reconnaissance culturelle, c’est une quête d’icônes. Le vintage c’est de la réassurance, le cocooning. La création est intemporelle. D’où la signature de Cinna : « le beau aura toujours raison ».

BG: Quel a été l’effet du Covid pour Roset?
OR : Comme tous, on a eu très peur de la période du Covid. Et les conséquences ont été profondes et inattendues. Côté commerce, on a pris en trois mois post Covid plus d’un an de commandes. Côté sociétal, on a eu la reconnaissance de nos valeurs et de nos fondamentaux, notamment de nos choix industriels à l’heure de la ré industrialisation. Ligne Roset et Cinna sont apparues comme des icônes du savoir-faire et de l’authenticité. On a obtenu le label « entreprise du patrimoine vivant ». Côté industrie, nous sommes une industrie de savoir-faire, une entreprise capitalisant sur sa main d’œuvre et il est plus facile de trouver des machines que des personnes qualifiées. On a réactivé nos programmes de formation et créé une école interne comme d’autres entreprises du luxe.

BG: Est-ce que la période post Covid a été propice à de nouvelles collections?
OR : On voulait en premier lieu honorer nos commandes, donc on a privilégié les produits de la collection. Cela nous permis de constater qu’on était en phase avec l’évolution des attentes.

BG: Quelles sont vos familles de produits?
OR : Nous avons une collection domestique composée de meubles, de sièges et d’accessoires (tapis, luminaires et articles de décoration) auxquels s’ajoute une gamme outdoor commercialisée par Cinna et un département professionnel hôtellerie et collectivités (B to B) qui fabrique du sur-mesure à destinations de nos prescripteurs (architectes d’intérieur / designers et groupes hôteliers) avec nos bureaux d’études et ateliers meubles, sièges et accessoires, c’est Ligne Roset Contract.

BG: Qui sont vos clients dans le contract?
MICHEL ROSET : Des groupes hôteliers, des restaurateurs, des hôpitaux, la fondations des Hôpitaux de Paris, des compagnies Maritimes, la compagnie du Ponant et les Chantiers de l’Atlantique, et des marques de luxe pour l’aménagement de leurs boutiques.

BG: Comment êtes-vous distribués dans le domestique?
MR : Nous avons 650 points de vente dans le monde dont plus de 250 exclusifs et 55 en propre. En France, 30 % des magasins distribuent nos deux marques Ligne Roset et Cinna.

BG: Comment présentez-vous vos collections à vos distributeurs?
OR : Depuis 4 ans, on présente nos nouvelles collections en privatisant une partie du Palais de Tokyo pendant une semaine. On attire avec succès nos clients et distributeurs du monde entier dans ce lieu exclusif et iconique. Nous mixons l’ensemble de nos écosystèmes créatifs et fabricants, magasins, designers, architectes d’intérieur et presse, nous valorisons l’effervescence de la création.

BG: Vous venez de prendre la Direction Générale, comment s’est faite la transmission?
OR : Naturellement, avec Antoine, mon cousin, nous sommes présents depuis plus de 15 ans dans l’entreprise. Nous devenons directeurs généraux mandataires de Roset SAS, Michel et Pierre dirigent les activités de la holding familiale. Dans l’opérationnel, c’est encore un piano à quatre mains, où Michel garde encore la haute main sur la création et les produits.

BG: La table a t-elle toujours une place importante dans l’habitat?
MR : La table et le canapé sont les deux produits autour desquels sont construits les projets d’architecture intérieure. L’apport de nouveaux matériaux nobles, comme la pierre et le bois naturel, valorise l’attrait de la table. Les tables sont les premiers produits de la collection meubles chez Roset.

BG: La table pour vous?
OR : C’est la convivialité. C’est peut-être moins formel et plus rare qu’avant, donc d’autant plus «sacré», car les modes de vie ont évolué, on y consacre moins de temps. C’est le souvenir des repas de fêtes en famille des après-midi entières. Les grands restaurants avec mon grand-père.

BG: Vos tendances culinaires?
OR : La bistronomie pour son côté qualité et créativité sans prise de tête. J’ai également un faible pour la cuisine asiatique.

BG: Côté vins?
OR : Plutôt Côtes du Rhône et de plus en plus le Champagne avec les années !!

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