MIHOTEL, Nathalie Grynbaum

Avec Style 13 novembre 2024
MIHOTEL, Nathalie Grynbaum

Nathalie Grynbaum et son associée, amie de longue date, Stéphanie Marquez créent MiHotel en 2015. Grandes voyageuses, elles aspirent à une nouvelle « forme d’hôtellerie », plus chaleureuse, personnalisée, haut de gamme, loin de la standardisation des hôtels de chaîne. Entrepreneuse, résiliente, Nathalie a mené plusieurs vies, souvent inspirée par des « messagers de vie ».

BG : Quel est votre parcours ?
NATHALIE GRYNBAUM : J’ai entrepris très jeune, après mes études de commerce international et un long séjour aux Etats-Unis. D’abord avec mon frère, puis seule et enfin avec Stéphanie.

BG : Quel est votre fil conducteur ?
NG : Créativité, technologie, entreprenariat.

BG : Vous parlez fréquemment de « messagers de vie »
NG : Oui, je crois à des rencontres, des circonstances, des évènements qui vous envoient un message, vous inspirent et transforment votre vie.

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BG : Donnez-nous quelques exemples.
NG : Quand je crée ma première entreprise avec mon frère, en 1990, on loue des ordinateurs à la minute et on fait payer l’impression à la feuille. L’idée est venue de la volonté d’imprimer mon CV qui se trouve sur une disquette et impossible de trouver une solution simple. Mon père nous dit que c’est un signe et il nous convainc de nous lancer et nous aide financièrement. On achète une boutique et le succès est au rendez-vous. Ou quand je sors d’une expérience de responsable marketing d’une grande entreprise américaine, où je me sens à l’étroit. Je rencontre quelqu’un qui m’imagine donner des cours, véhiculer mon énergie et enseigner mon expertise sur la technologie. Je me retrouve rapidement à la fac, à l’EM Lyon ou à l’Idrac devant des amphis remplis d’étudiants captivés. C’est passionnant et puis un jour Stéphanie vient me voir avec l’intuition d’un projet et on se lance avec MiHotel.


BG : Comment tout commence ?
NG : On est en 2012. On rêve pour nous même, en se disant que ça plairait sûrement à beaucoup de gens, d’une belle chambre, bien décorée, confortable, où l’on peut manger, être bien comme chez soi, dans un beau quartier proche des restaurants, du théâtre, du shopping… Loin de la standardisation. On achète un local commercial que l’on transforme et on fait en quelque sorte un prototype de notre projet. On crée l’ambiance, la décoration, on installe à notre goût et le succès arrive.

BG : Qu’est ce qui vous différencie du modèle hôtelier ?
NG : On est un hôtel sans contact, 100% digital avec un accueil téléphonique 24h/24 et 7j/7. Et puis un art de vivre à la française avec de l’espace, du design, du confort, de la technologie, de la couleur, de la beauté.

BG : Quel est votre modèle pour vous développer ?
NG : On trouve des lieux qui nous inspirent, on les transforme, on communique et on les exploite. Parallèlement on trouve des investisseurs qui financent les murs, portent les travaux et souvent la décoration. On les rémunère avec un loyer qui correspond à une rentabilité. C’est un scénario qui s’est développé, mais qui était novateur quand on a commencé.

BG : Combien de suites proposez-vous ?
NG : Nous avons 54 suites. A l’origine nous avions une suite ici, une autre là, maintenant nous proposons « des grappes » de plusieurs suites au même endroit. C’est beaucoup plus facile à gérer.

BG : Quelles sont vos plus belles réalisations ?
NG : A Lyon, nous proposons dix suites dans un très bel hôtel particulier place Gailleton confié par le propriétaire. Nous avons rénové l’hôtel de la Tour Rose, un magnifique bâtiment Renaissance. Fruit d’une belle rencontre avec Tabata et son mari qui investissent dans le food court attenant. Et je rends hommage à Gérard Collomb sans qui ce projet n’aurait jamais abouti. Là encore un messager de vie. Une rencontre, il adhère à notre projet et il mobilise en un temps record les ABF, les pompiers, les commissions de sécurité et l’administration et le projet prend vie. Et puis rue Sala une ancienne douane, dans laquelle on crée 9 suites. En décembre on ouvre 8 suites dans un petit hôtel dans le Vieux-Lyon.

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BG : Et en dehors de Lyon vous avez des projets ?
NG : Oui à Pérouges, dans l’Ain, on transforme une maison d’hôtes, bâtiment du Moyen-Age, un ancien grenier à sel. Le Covid a beaucoup freiné notre développement notamment à Lille. Nous regardons désormais vers le Sud.

BG : Quelles sont vos influences ?
NG : Familiales d’abord. Ma mère était une femme très chic et ma grand-mère très bohème. Mon grand-père m’emmenait souvent au Musée et j’ai découvert la beauté avec Camille Claudel. Mon père m’a initié à la culture. Et puis j’adore les magazines, la déco. Je suis d’ailleurs une fidèle lectrice de BONGOUT.

BG : Travaillez-vous avec des architectes d’intérieur ?
NG : Nous avons les idées, mais nous ne faisons pas les plans et nous avons besoin de leurs inspirations et de leur maîtrise. Nathalie Rives a travaillé sur la Tour Rose, Remi Bouaniche sur l’ancienne douane de la rue Sala où il a créé beaucoup d’objets et une décoration épurée, évocatrice du voyage, ou encore Audrey Marianne qui transforme l’ancien grenier à sel à Pérouges jouant sur l’esprit Moyen-Age des lieux et la modernité.

BG : Comment vous répartissez-vous les rôles avec Stéphanie Marquez ?
NG : Elle vous dirait qu’elle compte et que je parle. En fait on est très complémentaires. On se retrouve dans le développement, le design et la déco. Je suis plus dans les couleurs et le digital et elle dans la répartition de l’espace.

BG : Votre définition du BONGOUT ?
NG : La simplicité, une évidence.

BG : Votre style de cuisine ?
NG : Je suis très macrobiotique. J’aime le riz complet avec des lentilles, des légumes poêlés et des algues. C’est un art de vivre.

BG : Vous aimez les restaurants ?
NG : Je privilégie les belles tables, pour la qualité de leurs produits. Je dois d’abord ressentir le lieu.

BG : Des souvenirs d’enfance, des goûts ?
NG : Je suis Ashkénaze, je me souviens des cornichons malossol, ils ont un goût sucré et baignent dans la saumure. Et puis le hareng dessalé, gras avec de l’oignon frais et un verre de vodka.

BG : Pour vous ressourcer ?
NG : Le silence et le yoga. Et puis j’étudie la biographie dans la vie des gens et la mienne.

BG : Vous évader ?
NG : Le bateau, l’eau, la mer, les grands horizons.

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