Pierre-Arnoux Mayoly

Rencontres de Bongoût 14 novembre 2024
Pierre-Arnoux Mayoly

Associé du Cabinet
McDermott Will & Emery LLP

Rencontre de BONGOUT, au restaurant Tomy and Co rue Surcouf (Paris 7ème), QG de Pierre-Arnoux Mayoly, avocat d’affaires.

Loin de l’image corporate de la profession, l’homme est jovial, chaleureux et décontracté. Il avoue une véritable passion pour la table et son rôle essentiel avant et après la signature d’un contrat. La cuisine est aussi un de ses loisirs préférés, à la fois pour lui sortir la tête des dossiers, mais aussi par goût et pour faire de bons petits plats qu’affectionnent son épouse et leurs trois garçons. Il accepte de se mettre à table pour BONGOUT pour nous donner la recette du succès d’un contrat gagnant-gagnant.

BG: Vous êtes associé d’un des plus gros cabinets d’avocats parisiens, quelle est votre spécialité ?
PIERRE-ARNOUX MAYOLY :
Je suis avocat d’affaires, spécialisé dans la négociation des contrats de financement. Je ne plaide pas, je n’ai pas le goût pour ça et dans mon métier, mon objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait jamais de contentieux. Je dois amener les parties à trouver un compromis « le plus smooth possible ».

BG: On est loin de l’image de l’avocat qui doit taper le plus fort.
PAM :
Les choses ont beaucoup évolué depuis l’époque où j’ai commencé, en 2006. Quand deux parties signent un contrat, il faut essayer de tout imaginer et de tout faire pour que ce nouveau partenariat se passe le mieux possible pendant toute la durée du contrat. C’est en partie en cela que réside notre valeur ajoutée. 

BG: En quoi consiste votre métier ?
PAM :
Je rédige et je négocie des contrats de financement bancaires ou obligataires pour des prêteurs ou pour des emprunteurs, dans le cadre d’un développement d’activité, du rachat d’une société, d’une restructuration ou d’une fusion-acquisition.

BG: Qui sont vos clients prêteurs ?
PAM :
Des banques, des fonds de dette, des investisseurs.

BG: Et vos clients emprunteurs ?
PAM :
Des entrepreneurs et des fonds d’investissement qui vont investir en capital et/ou en dette.

BG: Quel est le montant moyen des financements sur lesquels vous intervenez ?
PAM :
C’est très variable, cela peut aller de quelques millions à plusieurs centaines de millions d’euros.

BG: Pourquoi vous spécialiser dans le financement ?
PAM :
Le financement est à la jonction entre le juridique et le financier. Pour accompagner une société, je dois la découvrir à travers le prisme de ses dirigeants, analyser son marché, intégrer son business model et comprendre les chiffres beaucoup plus qu’un autre avocat travaillant dans une autre spécialité. A mes yeux, c’est cela qui fait l’intérêt et la valeur ajoutée de ma spécialité mais c’est toujours une question très personnelle.

BG: Comment les clients viennent-ils à vous ?
PAM :
Par l’intermédiaire des banques d’affaires et beaucoup par bouche à oreilles. Un client satisfait nous met en relation avec ses connaissances qui ont des besoins. La qualité de la relation est essentielle dans notre métier et pour revenir à l’endroit où nous sommes, la table joue un grand rôle, pour faire mieux connaissance et entretenir la confiance et, après la signature, pour fêter la réussite d’une opération.

BG: Quels sont les secteurs d’activité qui trouvent le plus de financement ?
PAM :
Tous les secteurs d’activité peuvent trouver un financement mais les marchés porteurs aujourd’hui sont la transition énergétique, la technologie, le médical et le paramédical. Ce sont des marchés innovants, tournés vers le futur, solides et résilients qui intéressent le « private equity ».

BG: Le climat économique anxiogène et les taux freinent-ils les transactions ?
PAM :
Oui, naturellement un peu. Quand la dette est chère, elle vient grignoter la rentabilité des sociétés. Les prix, généralement fondés sur « l’EBITDA », s’orientent à la baisse ou stagnent. Il est donc plus difficile de trouver un accord sur le prix entre un acheteur (qui ne veut pas acheter trop cher) et un vendeur (qui ne veut pas ou peu réduire son prix).

BG: Les banques ont donc fermé le robinet ?
PAM :
L’environnement bancaire est très lié à l’environnement économique global, européen et mondial. Donc oui, les banques sont plus regardantes depuis deux ans, laissant la part belle à la dette privée qui s’est beaucoup développée. Ce sont des investisseurs qui prêtent en obligations, sans rentrer au capital et sans avoir une option de conversion en actions. La tendance semble s’inverser un peu et les banques sont de nouveau présentes.

BG: Le restaurant Tomy and Co est votre QG, pour quelle raison ?
PAM :
Il est à équidistance entre le 7ème où se trouve mon cabinet et le 8ème où sont beaucoup de nos clients. Et surtout, c’est une très bonne table. Le service est très attentionné, les tables espacées, les mets sont de grande qualité et la carte des vins est remarquable.

BG: Vous êtes épicurien ou la table est une composante de votre métier ?
PAM :
Les deux. J’adore cuisiner, choisir et déguster de bons vins et partager ce goût avec d’autres, notamment dans le cadre professionnel car la table est un liant.

BG: Quel type de table affectionnez-vous ?
PAM :
Les tables conviviales, les bons bistrots. Dans le privé, avec mon épouse et nos trois garçons, nous privilégions les repas à la maison préparés en famille, sinon une table décontractée où l’on partage une belle omelette ou une bonne côte de boeuf.

BG: Quels sont vos plats préférés ?
PAM :
Des plats familiaux, des plats de partage : une blanquette de veau, un lapin à la moutarde, une belle pièce de viande, un poisson à la plancha, ou des ceviches de poisson.

BG: Et côté vins ?
PAM :
Etant rémois d’origine, je suis tombé dans le champagne quand j’étais petit ! J’ai toujours ce lien particulier avec la Champagne, que nous apprécions avec ma femme. Nous suivons avec beaucoup d’attention l’évolution de cette appellation depuis plusieurs années. Nous apprécions les champagnes zéro dosage, les parcellaires et les vignerons qui travaillent la grappe plus qu’un goût uniforme. Côté vin, mon père m’a initié au vin blanc et à le marier avec tous les plats. J’ai un faible pour le Meursault, notamment l’appellation Les Narvaux de David Moret à la carte de Tomy and Co. Mon beau-père m’a fait partager sa passion pour le Bordeaux. On a découvert ensemble le Languedoc, que j’apprécie de plus en plus.

BG: Pour vous ressourcer ?
PAM :
Les balades en famille, le bord de mer et la cuisine.

BG: Vous échapper ?
PAM :
Nous voyageons beaucoup en famille. Nous apprécions particulièrement les pays nordiques et mes fils, qui pêchent à la mouche, adorent les rivières d’Ecosse. Et puis la Corse bien sûr, vers Cargèse.

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