Pierre Nallet

Promoteur Lyonnais, sa société AnaHome tisse sa toile progressivement sur tout le territoire. Une petite entreprise d’une quarantaine de salariés au milieu des grands, mais très agile et proactive. Son identité tient à la personnalité de son patron et à son incroyable relationnel. Fils de l’entrepreneur Jean Nallet, figure du bâtiment à l’impressionnant carnet d’adresses, Pierre a su prendre le relais et cultiver ce goût pour la relation, avec en point d’orgue la table.

BG: Que représente la table pour vous?
PN : La table est au coeur de ma vie. C’est l’amitié, une ambiance, le talent d’un chef, des plats qu’on aime. C’est un bon moment avec des gens sympas.

BG: Allez-vous souvent au restaurant?
PN: J’y vais pratiquement tous les midis et trois soirs par semaine, c’est en quelque sorte mon deuxième bureau. Le restaurant est un vrai plaisir, pour deux choses, les gens avec qui l’on mange et les endroits où l’on mange. J’aime ce dicton populaire qui dit « il vaut mieux manger des spaghettis avec des amis, que du caviar avec des connards ».

BG: Conservez-vous la tradition du « gigot bitume »?
PN : J’y suis très attaché, c’est un moment festif et traditionnel lors du repas qui célèbre la fin d’un chantier. Tous ceux qui ont participé au chantier sont de la fête, les ouvriers comme les clients. Beaucoup de promoteurs y reviennent, c’est un moment d’échanges.

BG: La table est-elle toujours un lieu de business?
PN : On fait d’autant plus d’affaires que l’on crée du lien avec ses interlocuteurs. Surtout dans une petite boîte comme la mienne, où je suis très actif sur les projets et le relationnel avec les donneurs d’ordre. La table permet de découvrir la personnalité des gens, leurs passions. On établit des relations très différentes en partageant un bon moment à table, en dégustant un plat, en appréciant un vin, ou en parlant avec le Chef. Dans les grands groupes les contraintes et les interdits sont autant de freins, mais chez nous c’est une composante du fonds de commerce.

BG: Est-ce surtout vrai à Lyon?
PN : En ouvrant mon bureau à Paris, j’étais sidéré de voir le peu de temps que les gens passaient à table. J’éprouve une certaine fierté à avoir converti quelques interlocuteurs à prendre du temps à table et à en découvrir tous les bienfaits.

BG: D’où vous vient cette passion pour la table et la bonne chère ?
PN : A mon enfance, chouchouté par ma grandmère qui était une bonne cuisinière et qui me faisait des bons petits plats quand elle me gardait, parce que mes parents étaient très affairés. Ensuite, mon père m’a initié aux belles tables et j’ai rencontré de nombreux Chefs qui sont devenus des amis, comme la famille Marguin de père en fils. Et puis tous mes copains sont des épicuriens.

BG : Faites-vous la cuisine?
PN : J’adore cuisiner, faire les courses et préparer des bons plats qu’on partage entre amis. J’aime la cuisine roborative française, la cuisine simple avec des bons produits, du beurre et de la crème.

BG: Faites-nous saliver.
PN : Un gratin de courgettes, des carottes de sable revenues au beurre avec du sel de Guérande ou une bonne sauce de salade …

BG: J’ai découvert une autre de vos spécialités, les keuftés.
PN : Vous êtes bien renseigné! Il s’agit d’une spécialité arménienne, des boulettes de viande grillées, qui traduisent toutes les saveurs orientales. J’ai été cinq fois Champion du monde de Keuftés et dernièrement, j’en ai fait pour 120 personnes au Golf Club de Lyon pour une rencontre que j’organisais.

BG: Et puis, il y a Pierre Nallet, expert et passionné de truffe.
PN : Je suis fou de truffe depuis que j’ai acheté une résidence secondaire à Richerenches, à côté de Grignan, le paradis de la truffe.

BG: Il y a un célèbre marché à Richerenches?
PN : Oui, un des plus grands marchés au monde. Passionné, je suis devenu ami avec les producteurs et j’achète beaucoup de truffes fraîches que je ramène à Lyon le lundi pour les amis et quelques Chefs. J’en ai même livré à l’Elysée pour mon ami Guillaume Gomez. J’en cultive aussi sur deux hectares et je compte bien acheter d’autres terrains.

BG : Dans vos magnifiques bureaux de Lyon 9eme, la table tient aussi une bonne place.
PN : Dés l’accueil, on trouve un food truck où toutes les équipes des locataires de l’immeuble viennent acheter des plats pour leur déjeuner et souvent pour emporter le soir. Sur le toit terrasse voué aux apéros et aux déjeuners, on trouve un bar, un bbq, une cuisine, de grandes tables hautes et des espaces décontractés. A l’étage de direction, un bar de forme ovale permet d’accueillir 24 personnes, en face c’est la salle à manger du président et sa cuisine professionnelle, où l’on accueille souvent des Chefs pour des réunions internes ou quand on reçoit des invités de marque.

BG: Quelques bonnes adresses où vous croiser?
PN : A la Table de Charles, chez mon fils, Lyon 6éme. Au Président, chez Christophe Marguin, Lyon 6éme. Au 33 Cité, chez Frederic Berthod, à la cité internationale, Lyon 6éme. Chez Bruno à Lorgues (83), une institution de la truffe, des amis depuis 30 ans. Chez Akrame rue Tronchet, Paris 8éme et au Contraste rue d’Anjou, Paris 8éme, qui vient d’obtenir une étoile, un restaurant exceptionnel à côté de mes bureaux.

BG: Un souvenir inoubliable ?
PN : Mes 40 ans fêtés chez Bras à Laguiole.

BG: Vous parrainez le célèbre Championnat du Monde de Pâté Croute.
PN : Oui, j’étais présent dès le début et je suis partenaire depuis l’origine en soutien de mon ami le Chef Christophe Marguin, cofondateur.

BG: Que vous évoque le bon goût ?
PN : Des mariages subtils de goûts dans l’assiette.

BG: Pour vous ressourcer ?
PN : On a tous un lieu qui nous inspire. Pour moi c’est ma maison à Richerenches, ma base vie. C’est là-bas que je reçois et que je prends le temps de vivre.