PLATTARD Père & Fils

Créée en 1885, à Villefranche sur Saône, l’entreprise Plattard est dirigée, depuis janvier 2022, par Charles et Edouard, 6éme génération de cette saga familiale. La recette du succès de cette belle ETI mêle le respect de l’humain, l’anticipation des changements sociétaux et la considération de l’environnement. Des valeurs qui selon Charles ont toujours existé chez Plattard et qui au-delà des effets de mode ou d’actualité relèvent davantage du bon sens pour une entreprise.

BG: Jacques, vous avez passé le relais à vos fils en janvier 2022, comment s’est organisée cette transmission ?
JP : Charles m’a rejoint il y a 11 ans, Édouard il y a 7 ans (un 1er mai !), ils ont démontré leur engagement, leur compétence, leur respect de nos valeurs et leur passion pour cette belle histoire familiale. Il m’a semblé que c’était le bon moment pour écrire le futur du groupe Plattard.
A quatre, avec ma fille, nous avons décidé de créer un conseil de surveillance que je préside et un directoire que préside Charles, Edouard en est le directeur général.

BG: Jacques, quel est le coeur de métier du groupe Plattard ?
JP : Plattard est organisé en deux pôles stratégiques complémentaires : l’industrie du béton et le négoce de matériaux de construction.

BG : Comment l’entreprise Plattard anticipe l’évolution des modes de vie ?
JP : Nous produisons et distribuons des matériaux techniques qui permettent de bâtir des bâtiments plus confortables, plus économes et où il fait bon vivre. Nous créons les solutions qui répondent à l’évolution des modes de vie. Nous avons créé il y a 10 ans une activité de recyclage pour une société plus soucieuse de sa planète.

BG: Quelles sont les valeurs auxquelles vous êtes le plus attaché ?
JP : « Il y a trois choses fondamentales dans notre groupe familial : en premier lieu les hommes, puis les hommes et enfin les hommes. Sans être le moins du monde machiste, nous parlons autant des femmes que des hommes ». Et une vision, les équipes, les clients, les partenaires. Il y a véritablement une âme chez Plattard. 

BG: Le Groupe Plattard en quelques chiffres
JP : 140 ans, 550 collaborateurs, 240 millions d’euros en consolidé, 30 agences de négoce qui servent quotidiennement des milliers de clients et des donneurs d’ordres.

BG: Jacques vous êtes un épicurien passionné, que représente la table pour vous?
JP : D’abord la convivialité et le partage, on est mieux autour d’une bonne table pour échanger, réfléchir et parler business que dans une salle de réunion avec un paper board. On aime réunir les gens à table, collaborateurs ou clients.

BG: Et puis une table, c’est du plaisir partagé. Jacques, qu’évoque le bon goût pour vous?
JP : L’élégance, le respect des autres et des produits.

BG: Avez-vous des souvenirs marquants à table ?
JP : D’abord, j’ai un grand respect pour Monsieur Paul (Bocuse), il a valorisé la profession et fait sortir le cuisinier du carcan de la cuisine. J’ai de nombreux souvenirs chez lui, notamment sur les derniers moments de sa vie nous avons fait un excellent déjeuner avec 65 cadres pour fêter nos résultats. À la fin du repas, il nous a permis de sortir des bancs dehors pour réaliser une magnifique photo de famille où il a posé avec notre équipe. Et puis la table est tellement ancrée dans notre culture que nous associons toutes les belles occasions à une bonne table avec nos équipes. Un grand moment aux Flocons de sel, à Megève, chez Emmanuel Renault et le dernier en date à l’Hotel de la Monnaie, à Paris, chez Guy Savoy, extraordinaire.

BG: Et vos tables plus régulières ?
JP : J’aime aller à l’embarcadère, un restaurant de Georges Blanc où au Faisan doré à Villefranche, deux restaurants proches de notre siège. Pour marquer le coup, je vais chez la Mére Brazier de Mathieu Viannay ou chez Guy Lassausaie.

BG: Quels sont vos plats préférés ?
JP : Les grands classiques, j’ai un souvenir ému d’un déjeuner pot au feu chez Bocuse avec des amis et les garçons de la famille ou encore d’une volaille de Bresse chez Georges Blanc.

BG: Et en matière de vins ?
JP : J’aime autant le verre que l’assiette. En rouge, je suis Bordeaux et en blanc je suis Bourgogne. Un des rares choix où je n’ai pas rallié mes fils.

BG: Charles, vous êtes le nouveau patron de l’opérationnel, comment envisagez-vous le futur de l’entreprise ?
CP : Le groupe Plattard est bien ancré dans son époque. Les valeurs humaines d’abord qui sont l’ADN de l’entreprise, la recherche constante d’innovation pour produire des matériaux techniques qui contribuent à améliorer la vie des gens tout en étant plus économes, le souci constant de participer au respect de l’environnement. Toutes ces vertus, si elles sont dans l’air du temps, ont toujours été présentes dans la vie de notre entreprise. Ce sont des valeurs transmises de génération en génération. Je prends le relais avec mon frère Edouard pour en être le garant.

BG: Pouvez-vous nous donner un exemple notoire qui traduit cet esprit pionnier ?
CP : Depuis toujours chez Plattard nous privilégions le transport fluvial pour acheminer les matériaux. La proximité de la Saône où mon grand-père avait choisi d’implanter l’entreprise est capitale. Aujourd’hui, nous sommes dans l’actualité car nous évitons la circulation de centaines de poids lourds, gros consommateurs de carburant.

BG: Edouard, vous avez eu l’idée du recyclage des matériaux de déconstruction
EP : Nous avons créé Ancycla, il y a 10 ans pour donner une seconde vie aux matériaux issus de chantiers de déconstruction, c’était très avantgardiste. Les matériaux sont triés, tracés selon les normes réglementaires et revalorisés en éco-matériaux pour être réinjectés dans les processus industriels. Nous investissons prochainement dans une déchèterie et si le succès est au rendez-vous nous développerons cette activité.
Comme le disait Charles, toute cette logique d’entreprise a toujours existé chez Plattard et nous en serons les passeurs pour les générations futures.

BG: Quel type d’épicuriens êtes-vous ?
CP : Là encore nous avons été à bonne école, mon père nous a initié très tôt aux joies de la table et nous avons découvert les plus grandes tables. Bocuse est dans nos coeurs, mais j’ai aussi un faible pour Troisgros. Nous avons connu l’ancien et je suis fan du nouveau.

EP : je partage naturellement les propos de mon frère. Pour ma part, j’ai un souvenir récent extraordinaire au Petit Nice chez Passedat à Marseille.

BG: Que vous évoque le bon goût ?
CP : D’abord l’attention que l’on porte aux autres. En cuisine c’est le souci constant d’une bonne présentation des plats.

EP : Pour moi c’est la curiosité, l’ouverture et la découverte qui y sont associées .

BG: Vos plats préférés ?
Tous les deux nous sommes unanimes, notre père nous a donné le gout pour les plats de partage, les plats familiaux et de tradition. Par contre il ne vous a pas converti au Bordeaux !

CP : En rouge je suis un inconditionnel des vins du Beaujolais, par contre je le rejoins sur les Bourgogne blancs.

EP : J’aime découvrir toutes les couleurs et toutes les régions. Les vignerons font un travail extraordinaire depuis quelques années et il faut leur rendre hommage, là aussi en étant curieux. Donc j’associe un vin, à un plat, à une ambiance et aux gens avec qui je le partage. J’ai quand même un faible pour les vins de la région d’Avignon, un Cornas ou un Châteauneuf-du- Pape en rouge.

BG: Allez-vous céder, vous aussi, à la tentation d’acquérir un domaine viticole , notamment dans le Beaujolais qui attire de plus en plus d’investisseurs ?
JP : Nous évoquons l’idée régulièrement, car le vin c’est le goût, le plaisir, le partage. C’est aussi un retour aux valeurs de la terre, à l’essentiel, avant d’être un marqueur de réussite sociale. Les investisseurs dans le Beaujolais font un gros travail de qualité et redorent le blason de notre belle région. Les matériaux sont triés, tracés selon les normes réglementaires et revalorisés en éco-matériaux pour être réinjectés dans les processus industriels